vendredi 28 juin 2013

Silence intérieur

  

Trouver le silence est simple.
Nul besoin de s'isoler dans le désert,
dans une forêt ou dans la montagne.
Il n'est pas nécessaire de fuir le bruit
et ni de se couper du monde.
Le silence ne s'impose pas,
ne se construit pas artificiellement,
nul plaquage ni faut semblant ne sont nécessaires.
Nul besoin non plus de chasser les pensées
car agir ainsi, serait prendre les pensées pour la réalité!
En vérité, le silence est un compagnon éternel.
Il est à découvrir derrière le brouillard des pensées.
Il suffit de prêter attention, subtilement,
en arrière plan, juste derrière le vacarme,
l'étonnant silence étend son rivage.
Nous réalisons alors ce qu'est l'existence humaine...
Une onde traversant le silence sans fond.

Bernadette (sw.Dharmapriyananda)

lundi 24 juin 2013

Intemporel



Peut-on se servir du temps pour atteindre l'intemporel?
Par un moyen erroné, peut-on atteindre le réel?
C'est impossible!
Le moyen doit-être vrai
pour pouvoir parvenir à une fin vraie,
tout simplement parce-que le moyen et la fin sont "un".
Si nous tentons de découvrir l'intemporel en terme de devenir,
ce qui implique discipline, conditionnement,
acceptation, refus, obtention et rejet,
toutes actions qui appartiennent au temps,
on utilise des moyens erronés
pour parvenir à une fin qui deviendra erronée.
Tant qu'on emploiera ce faux moyen qu'est le temps
pour trouver l'intemporel,
celui-ci ne se réalisera pas.
Le temps n'est pas la voie vers l'intemporel.
En fait, il faut que le temps cesse,
autrement dit, il faut que cessent les processus de pensées
et de la mémoire psychologique.
La mémoire est une réponse incomplète,
car ce que l'on doit expérimenter totalement
n'appelle en soi aucune réponse et,
dans cet état, il n'y-a pas de mémoire.
A l'instant où l'on expérimente quelque chose,
il n'y-a pas de mémoire.
Il n'y-a pas d'expérimentateur en dehors de l'expérience.
Il n'y-a ni observateur ni objet d'observation.
Il n'y-a qu'un état d'expérience,
dans lequel le temps n'est pas.
Le temps n'apparaît que si l'expérience est devenue mémoire,
et la plupart des gens ne vivent que sur l'expérience
qui a été vécu hier.
Nous devons comprendre le temps sans désirer
pour nous une continuité.
La continuité n'est que le temps.
Elle ne peut conduire à l'intemporel!
Comprendre le temps,
c'est comprendre la mémoire,
et c'est devenir conscient en nous harmonisant
avec les existants, avec la nature,
les possessions et les idées.
Si vous ne comprenez pas le mécanisme du "moi",
vous ne pouvez pas être libre de la mémoire
et du temps...
Tout ce qui existe en ce monde est une succession d'instants.
Aussi, vivez chaque instant comme présence...
D'instant en instant, de sensation en sensation,
ne restez pas, ne stagnez pas dans les méandres de l'esprit,
mais recréez-vous en chaque nouveau temps,
chaque nouveau point.
Maître Sandô Kaisen

vendredi 21 juin 2013

Rien de spécial



Le chemin spirituel n'est rien de spécial.
Rien que la vie, telle qu'elle est,
sans fioriture, sans idéal à atteindre.
Tous les fantasmes spirituels nous coupent de la terre et du ciel.
Marcher sur la voie, signifie de cesser de fuir la vie "ordinaire",
dans la quête d'un ailleurs,
pour s'ouvrir à la vacuité du moment présent,
à la grâce du "rien de spécial".
Notre vie quotidienne est la terre promise.
Le chemin spirituel c'est apprendre à vivre chaque instant avec attention, ouverture et transparence.
L'attention n'a pas d'ambition, elle est simple et humble.
L' ouverture acueille le bonheur aussi bien que la douleur,
tout ce qui existe, sans complications, sans histoires.
La transparence nous amène à découvrir ce que nous sommes réellement,
à réaliser que Tout est nous.

Bernadette (sw.Dharmapriyananda)
 


lundi 17 juin 2013



J'habite une forêt profonde
Les glycines poussent chaque année un peu plus
Nulle préoccupation mondaine ne m'atteint
Parfois un bûcheron chante
Je recouds ma robe de moine au soleil
Je lis des poèmes à la lumière de la lune.
Je voudrais dire aux hommes
Que pour être heureux
Peu de choses sont nécessaires.
Ryôkan

vendredi 14 juin 2013

Sans volonté




Le coquelicot s'épanouit naturellement à la fin du printemps,
Les oiseaux font leurs nids sans réfléchir,
Le fruit mûr tombe sans volonté.
Il est un moment où le choix n'existe plus.
Toute la lourdeur consiste à croire que nous sommes dépositaires de nos oeuvres,
Alors que nous ne sommes que le conduit
d'un mystère qui nous dépasse.
Le cerisier, lui, n'a jamais eu l'orgueil de prétendre être l'auteur de ses fruits.

                                                     Bernadette (sw.Dharmapriyananda)