samedi 31 mai 2014

Désir et peur




Qu'est-ce que le désir?
Voici un objet,
il y-a contact avec les sens,
née alors une sensation particulière,
agréable, désagréable ou neutre...
Des pensées apparaissent,
classifiant, mémorisant, 
ne retenant que l'agréable  
comme source éventuelle de plaisir
et rejetant le désagréable par crainte du déplaisir.
Selon ce processus,
avidité et attachement se manifestent
et voilà l'égocentrisme qui apparaît.
Une fois satisfait,
le plaisir s'effrite inéluctablement.
 Il y-a alors le désir de retrouver le plaisir
et la peur de vivre dans le manque...
Ce processus est sans fin,
conduisant inévitablement à la souffrance
car le désir, le manque et la peur sont inséparables!
En y regardant de plus près,
désir et peur n'existent que dans le mental!
Ce n'est que construction de l'esprit,
se manifestant à partir de sensations interprétées
comme agréables ou désagréables par le mental.
Il n'y-a en réalité personne qui ne désire ceci 
et personne qui ne craint cela!
Ce ne sont que des pensées, des vrittis...
Ainsi, nous pensons nous intéresser au monde
aux objets et aux autres,  
mais nous ne rencontrons jamais que notre esprit
et l'illusion qu'il se fait de lui même. 
 
Est-il possible d'entrer en relation avec le monde
 sans recherche de plaisir personnel
et donc, sans peur?
Il s'agit, peut-être,
de sortir de notre propre monde illusoire,
fait de souvenirs et d'espérances
et entrer de plein pied
dans la richesse de l'instant présent.
Il s'agit, peut-être,
 d'observer le mécanisme du désir et de la peur.
Y voir clairement
ce processus d'enchaînement au désir,
engendrant systématiquement de la peur!
Le monde du plaisir est extrêmement sécurisant,
 il conduit à l'impression d'être quelqu'un!
C'est même une prison dont nul ne veut sortir!
A chaque instant,
l'esprit peut s'enfermer lui même à double tours.
A chaque instant,
l'esprit peut s'éveiller de son esclavage.

Peut-on vivre sans désirs et sans peur?
Le corps a seulement des besoins.
L'esprit aspire à se reconnaître,                                                                                   un appétit sans but, sans sujet et sans objet.                                                            

Qui y-a t'il en réalité à désirer de la vie?
N'est-elle pas merveilleuse telle qu'elle apparaît,
dans son inéluctabilité et précisément pour cela,
révélant la totalité de ce qu'elle Est.