mardi 10 juin 2014

Compassion

Elle est le soleil qui réchauffe la terre
et la terre qui nourrit tous les êtres.
Elle est la rose qui s'ouvre à l'abeille
et l'abeille qui pollinise la fleur.
Elle est l'arbre qui attend l'oiseau
et l'oiseau qui enchante l'arbre.
Elle est ma voix qui parle aux étoiles
et les étoiles s'exprimant par ma voix.
Elle est ma main attentive à chaque geste
et le geste cherchant à se parfaire par ma main.
Elle me prend par l'épaule dans la forêt
et me perd parfois dans la foule.
Elle est le vide sans lequel rien n'existe
et le plein que je n'ai de cesse de vider.
Elle est le chemin qui s'efface à chaque pas
et chaque pas dissipant mes certitudes.
Elle me fait de plus en plus légère,
jusqu'à ne laisser aucune trace derrière moi.
Je ne peux vivre sans elle,
pourtant elle ne peut être que quand je ne suis pas...
La Compassion.



mardi 3 juin 2014

lâcher-prise



Le lâcher-prise se situe à la frontière de l'ego et de la vie.
Le lâcher prise sous-entend un tenir-prise,
un pouvoir personnel, une volonté d'aller à contre courant...
Un refus de ce qui est!
En réalité, aucune volonté ne peut le provoquer.
La volonté personnelle est un leurre
et la personne une fiction construite par le mental.
C'est avec la réalisation de cette impuissance individuelle
que le lâcher-prise se fait de lui même...
C'est la fin de la croyance en une prise sur le vie,
sur les pensées et les actions!
Quand on a tout essayé,
lu tous les livres, essayé tous les encens,
fait toutes les pratiques, toutes les méditations, tous les stages...
Il y-a alors un non savoir qui s'installe,
dans la toute non puissance de l'individu,
dans la toute puissance du Mystère...
Voici l'instant béni, le point de non retour.

samedi 31 mai 2014

Désir et peur




Qu'est-ce que le désir?
Voici un objet,
il y-a contact avec les sens,
née alors une sensation particulière,
agréable, désagréable ou neutre...
Des pensées apparaissent,
classifiant, mémorisant, 
ne retenant que l'agréable  
comme source éventuelle de plaisir
et rejetant le désagréable par crainte du déplaisir.
Selon ce processus,
avidité et attachement se manifestent
et voilà l'égocentrisme qui apparaît.
Une fois satisfait,
le plaisir s'effrite inéluctablement.
 Il y-a alors le désir de retrouver le plaisir
et la peur de vivre dans le manque...
Ce processus est sans fin,
conduisant inévitablement à la souffrance
car le désir, le manque et la peur sont inséparables!
En y regardant de plus près,
désir et peur n'existent que dans le mental!
Ce n'est que construction de l'esprit,
se manifestant à partir de sensations interprétées
comme agréables ou désagréables par le mental.
Il n'y-a en réalité personne qui ne désire ceci 
et personne qui ne craint cela!
Ce ne sont que des pensées, des vrittis...
Ainsi, nous pensons nous intéresser au monde
aux objets et aux autres,  
mais nous ne rencontrons jamais que notre esprit
et l'illusion qu'il se fait de lui même. 
 
Est-il possible d'entrer en relation avec le monde
 sans recherche de plaisir personnel
et donc, sans peur?
Il s'agit, peut-être,
de sortir de notre propre monde illusoire,
fait de souvenirs et d'espérances
et entrer de plein pied
dans la richesse de l'instant présent.
Il s'agit, peut-être,
 d'observer le mécanisme du désir et de la peur.
Y voir clairement
ce processus d'enchaînement au désir,
engendrant systématiquement de la peur!
Le monde du plaisir est extrêmement sécurisant,
 il conduit à l'impression d'être quelqu'un!
C'est même une prison dont nul ne veut sortir!
A chaque instant,
l'esprit peut s'enfermer lui même à double tours.
A chaque instant,
l'esprit peut s'éveiller de son esclavage.

Peut-on vivre sans désirs et sans peur?
Le corps a seulement des besoins.
L'esprit aspire à se reconnaître,                                                                                   un appétit sans but, sans sujet et sans objet.                                                            

Qui y-a t'il en réalité à désirer de la vie?
N'est-elle pas merveilleuse telle qu'elle apparaît,
dans son inéluctabilité et précisément pour cela,
révélant la totalité de ce qu'elle Est.
 
 

mercredi 23 avril 2014

Bonheur sans cause


Le bonheur sans cause n'appartient à aucune voie,
à aucun courrant spirituel, à aucune tradition ou religion...                                                                 
Rien ne peut y mener,
aucune pratique, aucun effort, aucune connaissance,
aucune croyance, aucune chance, aucun karma.
C'est seuleument dans ces instants
où la voie, le chercheur et la recherche sont absents,
où la contraction autour de l'ego meurt,
qu'apparait le bonheur sans cause,
la Gloire de la Totalité, de l'Un.



vendredi 11 avril 2014

Ordinaire





Se découvrir "ordinaire",
Mouvements, de pensées, d'émotions,
Activités, Vrittis...
Rien d'autre!
Rien que devenir
Et rien en devenir.
Vivant, vivant, tel quel...
Ah ah ah, c'est absolument divin!


 

mercredi 26 mars 2014

Aimer




On a tous faim d'Amour.
On a tous soif d'Amour,
On est tous des mendiants d'Amour.
Certains mendient de l'argent, de la nourriture...
Pour la plupart, nous avons suffisamment pour vivre, pourtant, nous sommes quand même des mendiants.
Universellement nous sommes des mendiants de l'Amour.
Nous recherchons l'attention des autres, du réconfort, une reconnaissance, une acceptation, un encouragement.
Toutes nos difficultés relationnelles prennent leur source dans le sentiment de manquer d'amour.
Cette blessure du coeur, c'est la blessure originelle, le sentiment d'être séparé de l'essence du vivant,
de la source d'eau vive et inconditionnelle d'Amour.
Lorsque nous étions petit enfant, nous ressentions cette reliance, aucune frontière entre nous et le monde et les autres.
En grandissant, nous avons appris à nous sentir aimé en fonction de notre capacité à nous conformer aux attentes que l'on avait vis à vis de nous même.
On nous aimait dans certaines conditions, mais pas dans d'autres.
Nous sommes ainsi devenus mendiants dans toutes nos relations, à la recherche de cette reconnaissance de qui nous sommes tel que nous sommes.
On en est venu à considérer l'amour comme quelque chose d'extérieur, quelque chose que l'on doit gagner en nous conformant à certains critères.
Pour moins souffrir nous nous sommes blindés, nous nous sommes fabriqués une carapace censée nous protéger, mais qui en réalité nous coupe du monde et des autres.
Ce sentiment de séparation est la cause principale de la souffrance; "Dukha" en sanskrit.
Jésus a dit: "Aime ton prochain comme toi-même."
S'aimer soi même ce n'est pas se regarder le nombril et s'attacher à son bien être égoïste.
L'Amour commence avec la compréhension et l'acceptation inconditionnelle de  ce que nous sommes.
Ainsi pourra t-on mieux comprendre et accepter les autres tels qu'ils sont.

L'assise silencieuse peut nous aider à nous pauser, à nous reposer de toutes saisies, à nous détendre
et à nous ouvrir intérieurement, jusqu'à cette reconnaissance de nous même pour nous même, qui est la découverte de qui nous sommes vraiment.
Dans ce silence il n'y-a rien à faire de spécial.
Simplement être Présent avec tous nos sens, avec tout le corps et de tout notre coeur;
Entrer en intimité avec soi même, avec les autres, avec le monde et écouter le murmure de l'univers, des galaxies.
Dans une attitude sincère d'ouverture, j'écoute la respiration, le corps, les sensations, les pensées,
les émotions, la nature, le vent, les oiseaux, les feuilles...
J'observe les arbres, les fleurs, les montagnes, les nuages, les humains, moi-même...
Qui suis-je? que suis-je? Qu'est-ce que la vie?
Je suis là où je me trouve, sans y-être.
je suis ce qui est là, je suis cela, sans l'être.
Je ne suis pas grand chose, je ne suis rien et je suis toutes choses.
Je suis ce silence qui parle et qui dit l'unicité de toutes les formes de vie,
Visage véritable, toujours changeant, toujours le même, insaisissable,
Sans commencement ni fin.












mercredi 12 mars 2014

Jardin Japonais



Déambuler sans but, sans raison spéciale,
se laisser éclabousser d'un soleil à peine printanier
 et boire à pleine soif l'eau pure de l'instant.
Il faut prendre le temps,
le temps de marcher, de s'arrêter, de respirer,
de regarder...
Le temps à perdre n'est-il pas le meilleur
du temps gagné?
La lumière de Mars flirte avec l'ombre des arbres.
Un pont rouge, assis tranquillement dans le paysage,
se laisse parer sans effort de fleurs de pruniers
 un peu roses, un peu blanches 
tremblantes dans le vent léger.
Le chant joyeux d'un merle,
la musique cristalline de l'eau,
le ronronnement d'un avion qui s'estompe lentement,
soulignent encore davantage la tranquillité du lieu
qui apparaît en écho avec notre propre tranquillité.
Le silence est rempli
de mouvements à peine perceptibles,
caresse transparente au fil des pas. 
Silence!
L'esprit vacant, disponible,
 ne fait plus aucune distinction,
les frontières s'estompent,
le soleil, le ciel,  
l'ombre, la lumière,
le pont, les fleurs, les arbres 
le chant de la rivière, celui du merle,
le ronronnement de l'avion...
Personne pour écouter.
Alors quoi faire maintenant?
Continuer simplement le voyage
par des chemins tranquilles
et puis cueillir la neige des fleurs fragiles du bonheur,
sans hâte et sans remords.
 
 
 
.
 
 
 


vendredi 7 mars 2014

Vacuité



Tant que nous percevons le monde,
les autres, les choses,
avec nos shémas mentaux,
notre mémoire, nos conditionnements,
nous ne voyons pas la réalité de l'existence
telle qu'elle est,
mais au travers du filtre mental,
tel qu'on croit qu'elle est.
Avec cette vision étroite,
il y-a nous et le monde tel qu'on le projette.
Notre vision est duelle et colorée.
Lorsque la carapace égotique se dissout,
le sens du "moi" n'est plus perçu
comme une entité limitée et autonome,
mais il est contingent,
interdépendant du reste du monde et donc
sans existence propre.
Ainsi, tout devient transparent,
comme vidé d'une "personne" qui n'a jamais été.
Nous voici alors en contact avec tout ce qui va et vient,
comprenant que ce va et vient est totalement libre
de quelque chose ou de quelqu'un.
Il semble alors que tout l'univers s'ouvre
comme une fleur au soleil printanier
et que la vacuité joue joyeusement avec elle même
à travers les apparences.







mercredi 26 février 2014

Soufle de vie





Observer la respiration
Est un grand enseignement à lui tout seul
Respirer
 C'est réaliser l'interdépendance et l'impermanence
De toutes choses
C'est l'énergie de la non-dualité insaisissable
 Sans cesse en mouvement
 C'est un donner et un recevoir toujours renouvelé
Aucun besoin de volonté, de désir, de soif, d'espoir 
Pour respirer
Pas besoin qu'il y-ait une identification à un donneur et à un receveur
Nul besoin d'un quelqu'un qui respire
En l'absence d'ego
Le souffle de vie s'exprime librement 
Et le coeur s'ouvre sans peur
Au grand Mystère
 

vendredi 21 février 2014

Non-dualité



Le silence dérangé par le bruit
n'est pas le silence
La paix dérangée par le conflit
n'est pas la paix
Le bonheur dérangé par le malheur
n'est pas le bonheur
La santé dérangée par la maladie
n'est pas la santé
Le bien dérangé par le mal
n'est pas le bien
La vie dérangée par la mort
n'est pas le vie
La lumière dérangée par l'obscurité
n'est pas la lumière
La non-pensée dérangée par la pensée
n'est pas la non-pensée
La conscience dérangée par l'inconscience
n'est pas la conscience
Le vide dérangé par le plein
n'est pas le vide
Le plein dérangé par le vide
n'est pas le plein
L'éveil dérangé par l'illusion
n'est pas l'éveil.

mercredi 19 février 2014

Naitre et mourrir

 


La nature essentielle
de tout ce qui apparaît et disparaît
n'est ni de naître, ni de mourir.
Apparaître et disparaître
est la respiration instantanée de l'essence de toute chose.
Lorsqu'une fleur naît,
elle se manifeste depuis divers facteurs agissant interdépendament,
la terre, les minéraux, les insectes, le soleil, la pluie, le vent, le climat...
Eux-mêmes conditionnés par différents facteurs.
Ainsi, de la même manière,
un individu n'est jamais né en tant que tel 
parce qu'il n'existe pas en tant qu'entité autonome.
Et lorsqu'il se dissout en tant que forme,
comment pourrait-il mourir
puisqu'il n'a pas de nature propre?
Sensations, pensées, impressions, émotions
composent le corps/esprit dans un enchaînement impersonnel
totalement inpermanent et inter-relié à l'univers et à tous les phénomènes
sans la moindre trace d'un auteur et d'un observateur séparé.
Il n'y-a donc aucun "moi" individuel,
ni aucun"Soi" ultime.
Mais il y-a peut-être une vérité ultime
où rien ne naît, ni ne meurt,
où tout est interdépendant et unifié
dans une danse sans commencement ni fin.
 
 

dimanche 16 février 2014

Incertitude



Murissant en conscience,
il m'apparaît que je ne contrôle pas grand chose dans ma vie 
et même rien du tout!
Ou peut-être seuleument, ma propre adaptation au vaste mouvement
qui dépasse toute volonté personnelle.
Des moments de saisis, de rejets, de rigidité et de doûte
sont vus et relachés sans aucune volonté personnelle. 
Laissant place à la grâce
qui me rappelle à la vision non duelle de l'existence.
Qui sait ce qui m'attend, là, instant aprés instant?
Les fils croisés de mes tendances interreliées dans l'invisible,
vont construire et détruire sans cesse
dans la ronde sans fin de la vie qui va.
Qui y-a t'il a perdre à accepter l'incertitude?
Simplement être vivant, au service de la vie.