mardi 23 juillet 2013

Vie et mort



Ma vie,
d'où m'est-elle venue?
Où ira t'elle
quand-elle me quittera?
Assis solitaire sous la fenêtre de ma hutte
je sonde mon esprit en silence.
Laborieusement;
j'ai beau sonder mon esprit
je n'en vois pas le début,
comment serai-je alors capable
d'en connaître la fin?
C'est toujours vrai aujourd'hui encore,
à force de rouler cette idée dans ma tête,
je constate que finalement
tout est vide!
Et qu'un instant au sein de cette vacuité :
"J'existe"!
Et, de plus, qu'il y-a en celà
et du pour et du contre.
Il me vaut mieux; alors,
l'accepter un peu
et trouver tranquillement la paix
   au grè des conditions de mon destin
Ryôkan

mardi 16 juillet 2013

Illusion


Ils sont nombreux dans la vallée à admirer la montagne,
à disserter sur sa beauté et à rêver de l'escalader un jour,
tandis-que ses sommets acérés et glacés demeurent désertés.
"Beaucoup sont appelés et peu sont élus",  disait Jésus.

Parmi tous ceux qui s'intéressent à la spiritualité,
combien sont prêts à remettre en question véritablement leur vision des choses?
Car la vision que nous avons depuis la vallée, n'est pas la même que depuis le sommet!
Toute cette agitation, ces désirs, ces buts à atteindre, ces craintes,
la course au confort, au pouvoir, à l'argent, à la sexualité, à la beauté, à la jeunesse,
et parmi tout cela, l'ambition spirituelle...
Le concept d' un Dieu éternel à atteindre!
Tous sont captivés par l'illusion mondaine ou spirituelle et pourtant...
Tout passe et trépasse, le temps efface toute chose.
Combien de choses primordiales dans le passé,
nous laissent indifférents aujourd'hui?
Combien d'êtres que nous aimions,
ne sont que vagues souvenirs?
Nous avons cru connaître des gens,
mais nous n'avons jamais rencontré que nos propres projections mentales!
Comme un songe, nos existences apparaissent du vide
et y retournent sans laisser aucune trace.
Toutes nos possessions, nos constructions ne sont que châteaux de sables.

Jamais le rêve n'a conduit à la vérité, réaliser la vérité c'est sortir du rêve.
Voir cela profondément, c'est rejeter définitivement toutes les espérances,
se retrouver nu et seul comme au premier jour. 
Cela est la vraie Libération..
Subtilement lucide au delà de toutes idées d'emprisonnement ou de libération.
Passants... "Soyez passants" disait Jésus
Passez, trépassez à chaque instant, renversez toute image établie,
et offrez-vous à la vie, au mystère qui vous dépasse.

Bernadette (sw.Dharmapriyananada)


samedi 13 juillet 2013

Liberté



La liberté consiste à se donner complètement à la vie,
Tout accueillir l'agréable et le désagréable, sans ménager ses arrières.
C'est accepter d'être totalement ouvert, vulnérable quoiqu'il arrive.
Être libre c'est être Un avec la vie telle qu'elle se présente, dans un "Oui" absolu à ce qui Est.
La principale leçon de l'existence est de découvrir que nous sommes libre et l'avons toujours été.
L'Unité, l'éternité sont là à chaque instant, en nous et tout autour de nous, mais nous l' oublions.
Perdus dans nos illusions, nos pensées, nos espoirs, nos attentes, nos ruminations, nos désirs,
nos attachements, nous vivons enfermés dans la prison du mental, séparés de nous-même
et du reste du monde.
Toute quête de la liberté nous éloigne toujours plus loin du trésor qui gît dans notre coeur.

Le Nirvàna n'est pas un bien à saisir, ni un lieu de félicité à atteindre.
Il est là à chaque instant, dans le mouvement du vivant.

Jésus a dit: "Si vos guides vous disent que le royaume est dans le ciel,
alors les oiseaux du ciel vous devanceront.
S'ils vous disent qu'il est dans la mer, alors les poissons vous devanceront.
Mais le royaume est en vous et hors de vous.
Quand vous vous serez connu, alors vous serez ce qui est connu et vous saurez que vous êtes les enfants du père vivant.
Mais si vous ne vous connaissez pas, alors vous êtes dans la pauvreté, vous êtes la pauvreté."

Nous sommes ici, sur cette terre, pour découvrir qui nous sommes, expérimenter l'Unité dans la diversité, nous éveiller hors de l'illusion, hors de l'espérance, hors de la séparation.
Nous réalisons alors combien nous sommes immensément riches et l'avons toujours été!

La porte du royaume de la liberté est le moment présent et la clé, l'Attention.

Bernadette (sw.Dharmapriyananda)

mardi 9 juillet 2013

Interdépendance


  Le tissu de nos vies
est fait de liens avec les choses,
la nature, les animaux et les hommes.
Pourtant, égocentrés dans nos histoires personnelles
nous ne savons voir plus loin que le bout de notre nez.
Toute pratique spirituelle authentique
consiste à élargir nos frontières individuelles,
jusqu'à embrasser l'univers tout entier.

                              
                                                     Bernadette (sw.Dharmapriyananda)

lundi 8 juillet 2013

Impermanence


"Que peu de temps suffit pour changer toute chose.
Nature au front serein, comme vous oubliez.
Et comme vous brisez dans vos métamorphoses
Les fils mystérieux où nos coeurs sont liés."
Victor Hugo
 
L'impermanence est la loi universelle.
Shiva, le destructeur, se manifeste à travers nous à chaque instant.
Tout ce à quoi nous sommes attachés meurt.
Sans cesse, nous mourrons à un état pour renaître à un autre.
La vie consiste à mourir à soi-même et à renaître.
Comprendre et accepter pleinement cette loi,
c'est revenir à l'origine.
C'est reconnaître notre visage véritable.

Bernadette (sw.Dharmapriyananda)

samedi 6 juillet 2013

Méditation








Dans le calme, prés de la fenêtre vide
Je m'assois correctement pour la méditation
Portant ma robe de moine
Le nombril et le nez alignés
les oreilles parrallèles aux épaules.
La clarté de la lune envahit la pièce
La pluis s'arrête mais l'avant toit continue à goutter.
Parfait est cet instant!
Dans l'immense vide
Ma compréhension s'approfondit.
Ryôkan




















mercredi 3 juillet 2013

"Le père et moi sommes un".

 
 
 
"Le père et moi sommes un", disait Jésus.
"Moi", identifié au fils ou à la fille, c'est à dire à l'homme ou à la femme,
se vit séparé du père, des autres et du reste du monde.
"Moi" pense que le corps, les pensées, les sentiments, les désirs et les aversions,
lui appartiennent et croit dur comme fer en "lui-même", en son existence personnelle.
Lorsque l'ego est fort, il se fait dur, compact... Enfermé sur lui-même, il souffre.
Cette souffrance, lorsqu'elle mûrit, est une véritable grâce, car elle conduira le fils vers son père.
Qui est le père?
Le père est la pure Conscience, la présence qui nous anime et anime tous les êtres.
La pure conscience n'est pas "ma" conscience de ceci ou de cela,
mais la grande Conscience qui me fait me sentir Être.
Lorsque "moi", le fils, la fille, lassé des distractions du monde, épuisé de mes fabulations intérieures,
 je cesse de me projeter et de me perdre dans mes sens et les objets des sens...
Lorsque j'accomplis la métanoïa dont parlait Jésus, le retournement intérieur,
alors la pure Conscience, qui est le père en moi, se réveille.
Sortant de son sommeil, elle voit et observe le spectacle du monde sans se perdre dedans.
La conscience regarde tel un témoin neutre, l'homme, avec la danse des sensations, des pensées,
des émotions qui s'élèvent, se transforment et disparaissent, tels des nuages dans le ciel.
Une distance s'installe entre le spectateur et le spectacle.
Apparaît alors le sentiment d'être distinct de ce qui est observé.
Observant le corps/esprit, nous cessons peu à peu de nous l' approprier.
Cela, n'est pas ce que nous sommes et ce n'est pas non plus à nous.
Nous voyons clairement que l'identification au corps/esprit n'est qu'une construction mentale,
une croyance, une illusion.
Grâce à l'entraînement  assidu de l'attention, l'ego se desserre peu à peu, il relâche sa saisie.
Il perd de sa solidité, il se fait plus ouvert, davantage spacieux.
Ce n'est pas encore la grande liberté, mais il y-a davantage d'espace, de paix et de légèreté intérieure. 
 
Ayant expérimenté ce que nous ne sommes pas, il nous faut voir maintenant ce que nous sommes.
Cet observateur, qui est-il?
Ne cherchons pas la réponse intellectuellement, mais à l'aide de la subtilité de l'intuition.
Quand l'ego fond comme neige, au soleil de l'attention,
il est possible de préssentir en arrière plan, le vide silencieux sans rivage.
Lorsque le préssenti devient vécu, alors, la conscience se contemple elle même.
Le fils s'est fait transparent au père qui l'anime depuis toujours.
Nous réalisons alors, comme le disait Jésus, "le père et moi sommes un." 
Le fils n'est rien sans le père, mais le père ne peut se reconnaître sans le fils.
L'éveil, c'est ne plus se perdre dans le sommeil de l'homme, identifié au fils, à l'ego.
L'éveil, c'est le retour de l'enfant prodigue, dans les bras du père.
 
Bernadette (sw.Dharmapriyananda)
 
 
 
 

lundi 1 juillet 2013

Regarder avec le coeur



Regarder avec le coeur
c'est voir toutes choses
d'un oeil attentif et lucide
libre des colorations mentales,
de la mémoire,
de tous jugements et des croyances,
épuré des désirs et des aversions.
C'est voir celui qui nous fait face,
le voir véritablement
et pour celà, avoir retiré
l'écran déformant de notre égo.
Oublier ce "soi-même",
qui croyant regarder le monde,
ne regardait que son nombril!
Voir véritablement,
c'est ouvrir son coeur largement 
et tout percevoir à partir de cet espace sans limite.

Bernadette (sw.Dharmapriyananda)