mercredi 26 mars 2014

Aimer




On a tous faim d'Amour.
On a tous soif d'Amour,
On est tous des mendiants d'Amour.
Certains mendient de l'argent, de la nourriture...
Pour la plupart, nous avons suffisamment pour vivre, pourtant, nous sommes quand même des mendiants.
Universellement nous sommes des mendiants de l'Amour.
Nous recherchons l'attention des autres, du réconfort, une reconnaissance, une acceptation, un encouragement.
Toutes nos difficultés relationnelles prennent leur source dans le sentiment de manquer d'amour.
Cette blessure du coeur, c'est la blessure originelle, le sentiment d'être séparé de l'essence du vivant,
de la source d'eau vive et inconditionnelle d'Amour.
Lorsque nous étions petit enfant, nous ressentions cette reliance, aucune frontière entre nous et le monde et les autres.
En grandissant, nous avons appris à nous sentir aimé en fonction de notre capacité à nous conformer aux attentes que l'on avait vis à vis de nous même.
On nous aimait dans certaines conditions, mais pas dans d'autres.
Nous sommes ainsi devenus mendiants dans toutes nos relations, à la recherche de cette reconnaissance de qui nous sommes tel que nous sommes.
On en est venu à considérer l'amour comme quelque chose d'extérieur, quelque chose que l'on doit gagner en nous conformant à certains critères.
Pour moins souffrir nous nous sommes blindés, nous nous sommes fabriqués une carapace censée nous protéger, mais qui en réalité nous coupe du monde et des autres.
Ce sentiment de séparation est la cause principale de la souffrance; "Dukha" en sanskrit.
Jésus a dit: "Aime ton prochain comme toi-même."
S'aimer soi même ce n'est pas se regarder le nombril et s'attacher à son bien être égoïste.
L'Amour commence avec la compréhension et l'acceptation inconditionnelle de  ce que nous sommes.
Ainsi pourra t-on mieux comprendre et accepter les autres tels qu'ils sont.

L'assise silencieuse peut nous aider à nous pauser, à nous reposer de toutes saisies, à nous détendre
et à nous ouvrir intérieurement, jusqu'à cette reconnaissance de nous même pour nous même, qui est la découverte de qui nous sommes vraiment.
Dans ce silence il n'y-a rien à faire de spécial.
Simplement être Présent avec tous nos sens, avec tout le corps et de tout notre coeur;
Entrer en intimité avec soi même, avec les autres, avec le monde et écouter le murmure de l'univers, des galaxies.
Dans une attitude sincère d'ouverture, j'écoute la respiration, le corps, les sensations, les pensées,
les émotions, la nature, le vent, les oiseaux, les feuilles...
J'observe les arbres, les fleurs, les montagnes, les nuages, les humains, moi-même...
Qui suis-je? que suis-je? Qu'est-ce que la vie?
Je suis là où je me trouve, sans y-être.
je suis ce qui est là, je suis cela, sans l'être.
Je ne suis pas grand chose, je ne suis rien et je suis toutes choses.
Je suis ce silence qui parle et qui dit l'unicité de toutes les formes de vie,
Visage véritable, toujours changeant, toujours le même, insaisissable,
Sans commencement ni fin.












mercredi 12 mars 2014

Jardin Japonais



Déambuler sans but, sans raison spéciale,
se laisser éclabousser d'un soleil à peine printanier
 et boire à pleine soif l'eau pure de l'instant.
Il faut prendre le temps,
le temps de marcher, de s'arrêter, de respirer,
de regarder...
Le temps à perdre n'est-il pas le meilleur
du temps gagné?
La lumière de Mars flirte avec l'ombre des arbres.
Un pont rouge, assis tranquillement dans le paysage,
se laisse parer sans effort de fleurs de pruniers
 un peu roses, un peu blanches 
tremblantes dans le vent léger.
Le chant joyeux d'un merle,
la musique cristalline de l'eau,
le ronronnement d'un avion qui s'estompe lentement,
soulignent encore davantage la tranquillité du lieu
qui apparaît en écho avec notre propre tranquillité.
Le silence est rempli
de mouvements à peine perceptibles,
caresse transparente au fil des pas. 
Silence!
L'esprit vacant, disponible,
 ne fait plus aucune distinction,
les frontières s'estompent,
le soleil, le ciel,  
l'ombre, la lumière,
le pont, les fleurs, les arbres 
le chant de la rivière, celui du merle,
le ronronnement de l'avion...
Personne pour écouter.
Alors quoi faire maintenant?
Continuer simplement le voyage
par des chemins tranquilles
et puis cueillir la neige des fleurs fragiles du bonheur,
sans hâte et sans remords.
 
 
 
.
 
 
 


vendredi 7 mars 2014

Vacuité



Tant que nous percevons le monde,
les autres, les choses,
avec nos shémas mentaux,
notre mémoire, nos conditionnements,
nous ne voyons pas la réalité de l'existence
telle qu'elle est,
mais au travers du filtre mental,
tel qu'on croit qu'elle est.
Avec cette vision étroite,
il y-a nous et le monde tel qu'on le projette.
Notre vision est duelle et colorée.
Lorsque la carapace égotique se dissout,
le sens du "moi" n'est plus perçu
comme une entité limitée et autonome,
mais il est contingent,
interdépendant du reste du monde et donc
sans existence propre.
Ainsi, tout devient transparent,
comme vidé d'une "personne" qui n'a jamais été.
Nous voici alors en contact avec tout ce qui va et vient,
comprenant que ce va et vient est totalement libre
de quelque chose ou de quelqu'un.
Il semble alors que tout l'univers s'ouvre
comme une fleur au soleil printanier
et que la vacuité joue joyeusement avec elle même
à travers les apparences.